Désormais organisée sous la forme d’une Société Civile Immobilière, la Colonie allait pouvoir développer une forme d’association harmonieuse.
Les activités immobilières et forestières durant les premières années furent nombreuses :
- plantation de pins par M. Thomas, connue sous le nom de « pins Thomas » ;
- plantation de rhododendrons (devenus omniprésents) et d’arbres exotiques par M. Prat ;
- construction du pavillon jaune dit « le chalet », en 1862 et achevé en 1863 ;
- construction du pavillon blanc avec sa tourelle, en 1864 et achevée en 1865 ;
- création d’un jardin anglais, devant la grande maison, de la pièce d’eau et des réservoirs, de chênes et d’un potager d’un demi hectare ;
- construction du pavillon rouge, en 1868 et achevée en 1869 ;
- construction d’un kiosque artistique par P. Millet en 1869 ;
- création de la parcelle “du Texas”, du jeu de boules et d’un canal en bas du potager, sur l’initiative de MM. Nus et Pouliquen.
Les tentatives de lier le Ménage Sociétaire de la Colonie à d’autres ménages établis dans des conditions identiques sur le Phalanstère et la propriété de la Chesnaye, permettant de retrouver l’étendue primitive de la propriété d’A. Baudet Dulary furent sans lendemain
Depuis 1860, le Ménage Sociétaire a accueilli près de 250 personnes. Il a existé, parmi les sociétaires, une grande variété de conditions et de professions : artistes, peintres, musiciens, écrivains de genre très divers, jusqu’à un auteur de livrets d’opéra, médecins, de nombreux universitaires venus de tous les coins et de tous les niveaux d’enseignement, et en particulier des scientifiques, des artisans, des commerçants, des fonctionnaires retraités d’administration variées, des veuves, des rentiers attirés par la chasse, etc.
Certains avaient eu des carrières des plus inattendues. C’est ainsi que l’un d’eux, Faustin Moigneu, mort en 1900, bienfaiteur de la Ligue de l’Enseignement, à laquelle il a légué tous ses biens, avait fait fortune à San Francisco comme pâtissier. La trace des artistes se révèle par de nombreux portraits, crayons, pastels ou peintures à l’huile, qui peuplent les murs du salon.
La galerie des sociétaires se complète par celle des invités, dont il y eut, depuis l’origine, une variété étonnante : les noms illustres n’y manquent pas.
Jusque vers les années 1960, et notablement durant les guerres, un certain nombre de sociétaires a résidé à la Colonie de façon permanente, ou à peu près permanente, pouvant subvenir à l’essentiel de ses besoins grâce au potager, au verger et au poulailler. Mais la plupart furent des Parisiens qui vinrent y passer les périodes de loisir ou de vacances pour s’y reposer ou s’y retrouver entre amis.
Ce sont leurs semblables que l’on trouve encore aujourd’hui à la Colonie.