Les idées de Fourier

Révoltés par la misère ouvrière, choqués par l’illogisme des crises économiques, un certain nombre de réformateurs anglais et surtout français imaginent une transformation sociale à laquelle ils désirent parvenir, à l’exception de Blanqui, pacifiquement. Saint-Simon prône l’organisation de la production. Owen, ouvrier devenu patron, veut former des associations de producteurs sous forme de coopératives de production. Fourier rêve d’un État sociétaire idéal, où hommes et femmes seraient regroupés au sein de petites communautés agricoles, les phalanstères.

« Le travail sociétaire, pour exercer une si forte attraction sur le peuple, devra différer en tout point des formes rebutantes qui nous le rendent si odieux dans l’état actuel. Il faudra que l’industrie sociétaire, pour devenir attrayante, remplisse les sept conditions suivantes :

  1. que chaque travailleur soit associé, rétribué par dividende et non pas salarié ;
  2. que chacun, homme, femme ou enfant, soit rétribué en proportion des trois facultés, capital, travail et talent ;
  3. que les séances industrielles soient variées environ huit fois par jour, l’enthousiasme ne pouvant se soutenir plus d’une heure et demie ou deux heures dans l’exercice d’une fonction agricole ou manufacturière ;
  4. qu’elles soient exercées avec des compagnies d’amis spontanément réunis, intrigués et stimulés par des rivalités très actives ;
  5. que les ateliers et cultures présentent à l’ouvrier les appâts de l’élégance et de la propreté ;
  6. que la division du travail soit portée au suprême degré, afin d’affecter chaque sexe et chaque âge aux fonctions qui lui sont convenables ;
  7. que dans cette distribution chacun, homme, femme ou enfant, jouisse pleinement du droit au travail ou du droit d’intervenir dans tous les temps à telle branche de travail qu’il lui conviendra de choisir, sauf à justifier de probité et d’aptitude.

Fourier, L’Harmonie universelle et le Phalanstère, 1849 »

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